Solutions collectives ou autosuffisance ?

Introduction

Qu’en est-il de l’autosuffisance ? L’autosuffisance, par les grands esprits et grands chercheurs, est considérée comme n’étant pas un objectif principal et durable. Il faudrait plutôt « penser collectif » et unir nos forces, car « l’objectif de l’univers et de la conscience qui s’y développe serait d’étendre son champ relationnel », comme l’évoque un des derniers vrais chercheurs français, Jean-Pierre Petit.

Nous pensons que ces propos sont parfaitement sensés. Ils restent compatibles avec l’incitation très forte à la réduction d’échelle que nous proposons par la recontextualisation. Par exemple, les systèmes de production d’énergie à petite échelle.

Un danger dans ces propos ?

Après avoir entendu ou lu les propos très sages présentés ci-dessus au sujet de l’aspect collectif, vous seriez tentés de faire une énième mauvaise association d’idée. Elle consisterait à croire que, puisqu’il faut « penser collectif », nous ne devrions pas utiliser des systèmes individuels et donc ne pas nous fatiguer à travailler en ce sens. En d’autres termes, nous penserions qu’il faut attendre un changement global, parce que nous ne pourrions rien faire à notre échelle. Aïe ! Une fois de plus, nous aurions une excuse pour justifier notre paresse, par une expression philosophique très esthétique : « penser collectif ».

C’est le système !

Cette façon de voir les choses est l’excuse inacceptable qui permet une fois de plus de justifier sa paresse. En effet, le « système » (économique, industriel, sociétal, etc.) serait en fait un monstre hors de contrôle dont on assumerait tout de même le fait qu’il est une création de l’être humain.

Nous nous disons incapable à notre échelle de petite personne individuelle, de le changer. Paradoxalement, nous en sommes tous une pièce motrice, nous sommes le système, nous sommes les monstres. C’est le cas quand vous êtes par exemple ingénieur et que vous fabriquez des machines automatiques des plus rapides pour faire faire à d’autres, à l’autre bout du monde, moins cher, ce que Jean-Jacques l’ouvrier licencié ne fait plus en France. Il en est de même lorsque vous êtes banquier ou pharmacien. Vous êtes le système, c’est un fait. De la même manière que vous l’entretenez ou le construisez avec ses vices, vous pourriez le contrer.

L’attente du changement

Nous attendrions donc, pour les plus optimistes mais inconscients, un changement global qui proviendrait d’un groupe ou d’une entité extérieure aussi imposante que le « système » et qui serait capable de le renverser pour le remplacer par une utopie moderne.

Cependant, cette entité n’existe pas, il n’y a que le système avec les hommes pétris de vices qui cherchent à le maintenir par leur pouvoir intrinsèquement généré par son organisation. L’efficacité de l’auto maintien du système est prouvée, par exemple, par la non désobéicence des forces de l’ordre à des gouvernements dictatoriaux déguisés en démocraties. La possibilité de maintenir un système vicieux à contresens des libertés fondamentales démontre la réelle efficacité du verrouillage opéré par les soi-disant élites.

La marge de manœuvre

Il semble que la marge de manœuvre restante n’est autre que l’action individuelle. Une maison autonome pourrait tout à fait s’interconnecter avec celle du voisin pour échanger des ressources et de l’énergie et ainsi s’étendre dans le collectif, de manière intelligente. La liberté d’autosuffisance garantirait la non soumission à des systèmes vicieux, on ne pourrait pas vous couper courant en d’autres termes. S’il faut penser collectif, il faut néanmoins un point de départ au changement vertueux. Hélas, les marges de manœuvre qui permettraient de faire vaciller le système, à son échelle, sont très faibles.

Conclusion

La petite échelle et la recontextualisation, (laquelle n’est d’ailleurs aucunement réservée à l’autosuffisance) constituent, à priori, au moins un point de départ possible du changement.