Introduction
Avant d’expliquer la différence entre la violence réelle et la violence subjective, il nous faut définir la violence. Les définitions sont nombreuses. Il en existent qui ne mentionnent précisément que le caractère apparent : c’est à un dire une agitation apparente d’une personne ou de forces physiques diverses. Par exemple, une personnes injurieuse et frénétique sera considérée comme violente. Mais la violence est aussi définie comme étant un état des choses qui est susceptible de détruire ou décrit aussi parfois l’action de destruction qui permettrait de changer une situation (pour ne pas dire, résoudre un problème !).
Sévérité, rationnel et émotionnel
Pour définir séparément les deux types de violences que nous mentionnons dans le titre de cet article, nous devons introduire la notion de gravité. C’est à dire que nous nous baserons sur les conséquences d’une dite violence afin d’en déterminer le caractère bénin ou dangereux. En effet, nous proposons de séparer la notion de violence en deux catégories : celle dont les conséquences sont graves de celle dont les conséquences sont négligeables. L’adjectif grave reste défini selon vos valeurs, lesquelles peuvent différer entre les individus.
Considérons une violence de type verbale. Si une personne, quel que soit le contexte, hurle en injuriant ouvertement un autre individu (contexte aléatoire, lieu de travail, débat télévisé, etc.), nous pouvons, et nous admettrons, que nombreux sont ceux qui qualifieraient cette situation de violente, nous en ferons de même. Dans ce cas précis, il s’agit d’une violence qui est directement perceptible par les spectateurs. Elle a pour conséquence de générer un stresse ponctuel ainsi que d’éventuelles sensations de vexation et de frustration chez les personnes environnantes. Davantage sans doute, chez la personne qui est directement ciblée par ces violences verbales. Cependant, si, bien évidemment, la situation n’en vient pas aux mains -ce qui est le propre des Hommes responsables- nous pouvons considérer que cette violence est d’importance mineure car ses conséquences réelles sont passagères et minimes. Certes, d’un point de vue émotionnel, visuel, etc., une altercation verbale demeure impressionnante, elle est effectivement marquante. En revanche, si une violence est habituelle, répétée, le stresse généré chez les personnes environnantes la subissant peut alors finir par avoir des conséquences extrêmement graves : cela peut mener à de l’hypertension, de la dépression, des maladies psychologiques et physiques diverses. C’est le cas de certaines situations de harcèlement, dans lesquelles de petites violences insidieuses, « légères », subtiles, par leur accumulation, finissent par altérer la santé de la victime.
Cependant, une situation de harcèlement peut tout à fait être induite par des comportements manipulatoires d’une personne ne générant à aucun moment de violences apparentes : c’est le propre des « bons » manipulateurs, qui génèrent des situations de stresse en se prémunissant de tout reproche, par une violence de type apparente inexistante. Ces personnes, se revendiquent alors non violentes parce qu’elles ne considèrent que la définition apparente de la violence. Des phrases, des propos prononcés dans un calme olympien peuvent être dévastateurs, générer des frustrations et des angoisses sur le long terme, pouvant avoir une influence néfaste sur la santé d’autrui, jusqu’à provoquer des suicides par exemple. Les conséquences d’une telle violence peuvent alors être qualifiées de « graves » ou « sévères ». Si vous souhaitez des exemples (vaste sujet) nous vous conseillons de vous reporter à de nombreux ouvrages au sujet de la communication pour apprendre à détecter la rhétorique manipulatoire des harceleurs.
Violence directe et violence indirecte
Nous avons expliqué ci-dessus la différence qui existait entre la violence perçue de façon émotionnelle de celle qui ne peut être perçue que de façon rationnelle. Considérons maintenant deux exemples :
- Exemple 1 :
Vous êtes visuellement spectateur d’un acte de violence, par exemple, d’un meurtre au couteau, il va de soi que les images sont particulièrement choquantes. Ainsi, toute personne aux « valeurs modernes moyennes » -du moins c’est ce que nous pensons- serait en accord avec l’idée de condamner le meurtrier à l’emprisonnement, par exemple.
- Exemple 2 :
Considérons maintenant un homme politique, dirigeant un pays. Si cet homme politique prend une décision, par exemple, de faire interdire l’usage de certains médicaments capables de guérir d’une maladie épidémique dangereuse, il va de soi que de nombreuses personnes vont décéder, dans le pays dirigé par ce politicien. Mais ces personnes qui décèdent ne se voient pas directement « tomber dans les rues », et on ne voit pas stricto sensu, l’homme politique « poignarder » ces gens dans la rue. Pourtant, la responsabilité est bien réelle. Elle est simplement passée visuellement au second plan, parce qu’entre le décès des gens et l’interdiction du médicament, il existe un élément intermédiaire : la maladie épidémique. Dans un tel cas, le fait d’emprisonner le politicien ci mentionné ne fait pas l’unanimité.
- Bilan :
Dans le premier cas du meurtrier au couteau : émotionnel et rationnel concordent. On sait que le meurtrier et coupable puisqu’on la vu (au sens propre du terme), et la violence de la scène nous pousse davantage à la condamnation immédiate du meurtrier. Dans le second cas, on ne voit pas directement le politicien en train de tuer. Pourtant, le politicien n’est pas moins coupable, et c’est l’absence d’image directe suscitant des réactions émotionnelles qui explique la moindre motivation à le faire condamner.
Il est indispensable de lutter contre la paresse intellectuelle et la bestialité qui incitent les personnes à ne pas comprendre la sévérité de certaines situations. Un esprit rationnel et logique devrait alors être davantage choqué par l’exemple 2 que par l’exemple 1. Trop de personnes continuent d’utiliser des attributs primitifs bestiaux dans leurs prises de décisions et dans leurs motivations, à la place de l’intelligence qui différencie normalement l’homme de l’animal…
Violence et bestialité
Nous arrivons maintenant à une définition de la bestialité. L’homme se différencie essentiellement de l’animal par sa conscience, mais aussi par sa capacité à analyser les conséquences à longs termes de ses propres actes, ainsi que sa capacité à anticiper des réactions en chaines d’événements liés par la causalité. En d’autres termes, la raison et l’analyse rationnelle dont l’homme est capable, lui permettent théoriquement d’anticiper la conséquence « finale » ou « éloignée » d’un fonctionnement comprenant plusieurs étapes intermédiaires. (NDLR : le terme « bestialité » peut se référer à de nombreux éléments relatifs au caractère animal, dans cet article nous utiliserons la définition ci évoquée). L’exemple que nous avons donné précédemment est très simple : le politicien sait qu’il y a une épidémie, de plus, il sait qu’il existe des médicaments pour soigner la maladie épidémique, donc il sait qu’en interdisant ces médicaments, des personnes risquent de décéder, comparativement à une situation où ces médicaments seraient utilisés. Comme un être humain est conscient, capable d’effectuer des analyses rationnelles basées sur l’étude des liens de causes à effets, qualifier ces surcroits de décès d’homicides volontaires par « négligence volontaire » fait parfaitement sens.
L’homme a l’aptitude, par son intelligence, à déjouer un piège à rongeurs, par exemple. Le rongeur lui, « n’ayant aucune notion de mécanique », ne comprend pas le danger qu’il court en s’approchant du dispositif. Certains oiseaux, les corneilles notamment, sont capables d’analyser des mécanismes simples. Des expériences on été conduites et ont montré que les corneilles parvenaient à déduire l’ordonnancement d’actions nécessaire au déverrouillage d’une friandise prisonnière d’un mécanisme nécessitant plusieurs étapes intermédiaires. Parfois, on peut se surprendre à rencontrer des êtres humains n’arrivant pas au niveau intellectuel des corneilles, ou ne souhaitant pas y être par paresse intellectuelle ! Nous pouvons noter que l’expression « je ne crois que ce que je vois » peut être critiquée en disant qu’elle incite à la non réflexion, à la non anticipation. (En revanche, « je ne vois que ce que je crois » est une spécialité des adeptes de la gauche en politique). En effet, énormément de faits sont bien réels sans que nous puissions les percevoir de façon directe, par les cinq sens. Qu’il s’agisse des phénomènes de l’infiniment petit (biologie, mécanique quantique, etc.) tout comme ceux qui se cachent derrière le caractère indirect des liens de causes à effets.
Ainsi, entre autres, les personnes qui :
- ne respectent pas les distances de sécurité sur la route,
- négligent la vitesse excessive sur la routes,
- utilisent des machines diverses sans respecter les règles de sécurité,
- font des choix politiques basés sur le court terme,
- ne s’inquiètent que lorsque la violence est apparente,
- etc.,
peuvent être incroyablement plus violentes de façon néfaste, de façon réelle, que celles qui génèrent des agitations apparentes.
En revanche, une personne agitée visuellement, qui serait qualifiée de violente par les bêtes émotionnées, mais qui saurait garder la raison et le rationnel en priorité, n’infligera pas de conséquences graves à son entourage. De plus, dans le domaine des choix politiques, il n’est pas acceptable, par respect pour ses propres enfants et petits enfants, de se complaire dans des choix émotionnels à court terme. La réceptivité émotionnelle est une faille bestiale que les médias utilisent constamment à des fins de manipulation.
Si la bestialité dans la violence apparente a une définition commune, elle n’est pas forcément des plus graves en termes de conséquences. La bestialité définie par l’incapacité à anticiper des conséquences dans des raisonnements à étapes multiples, ou, à long terme, est potentiellement bien plus dangereuse. Il est important d’en être conscient et d’expliquer ces phénomènes. Malheureusement, nombreux sont ceux pour qui la raison ne parvient pas à dépasser les émotions primitives : sur la route, au travail ou même avant d’aller voter.
Violence réelle : quelques exemples routiers
La distance de sécurité sur la route est un exemple très concret de violence indirecte mais réelle. Beaucoup ne comprennent pas qu’en cas d’obstacle sur la chaussée, ou de toute autre raison nécessitant un freinage d’urgence, le non respect de la distance de sécurité peut être fatal. Les bêtes émotionnées incapables de comprendre qu’indirect ne signifie pas irréel peuvent être vites surprises en cas de problème. Le sujet de la distance de sécurité sur la route mériterait sans doute un article à part entière. Il y a encore probablement trop d’accidents imputés à tors à la vitesse excessive qui sont en réalité des accidents de distance de sécurité non adaptée, et dans lesquels la vitesse excessive aurait pu être sans conséquences.
Ainsi, il va de soi qu’éblouir avec ses feux de croisement la personne que l’on suit de trop près ou faire courir un risque de blessures mortelles en « collant » le véhicule qui se trouve devant vous, est une forme de violence réelle, aux conséquences potentielles très graves, contrairement à une altercation verbale classée sans suite. Nombreuses sont les personnes à être particulièrement violentes sans même s’en apercevoir (bêtes émotionnées). Sauf si l’on se considère comme « sataniste », il faut remettre de l’ordre dans ses priorités et dans ses valeurs. Des blessures physiques ou la mort d’un être humain doivent être évitées impérativement, bien avant des frustrations, vexations et stresses passagers provoqués par des faits mineurs de violence apparente. Hélas, il y a beaucoup de bêtes émotionnées qui ne comprennent pas les conséquences potentielles très graves de leurs comportements.
Conclusion
Pour le commun des mortels, il est évident que la priorité absolue, est d’éviter tant que possible la souffrance et la mise en péril d’autrui, du moins, nous l’espérons, car cela fait parti de nos valeurs. L’idéal étant de ne générer aucune violence d’aucune sorte, ni apparente, ni réelle. Mais, beaucoup, sans s’en apercevoir, génèrent des situations nuisibles, tuent par leur incapacité à comprendre les causes à étapes multiples. La violence routière est l’exemple que nous avons principalement utilisé car la route est un environnement où un échantillon assez représentatif du peuple peut être rencontré par la plupart d’entre nous. Il faut impérativement enseigner les lois de la physique ainsi que la détestation de la paresse intellectuelle. Car, outre la primitivité intellectuelle bestiale, la volonté consciente d’omettre certaines réflexions est une cause de la non considération des conséquences indirectes des comportements.